La crise énergétique s’est superposée à la crise climatique. Face à elles, la réponse politique qui s’impose à Paris comme à Bruxelles, c’est d’accélérer le déploiement des énergies renouvelables afin que leur contribution devienne massive. C’est une course contre la montre qui est engagée pour que la contribution de l’énergie solaire change d’échelle. Il en va de notre résilience économique et sociale, autant que de notre souveraineté et de notre responsabilité climatique.
En France, le projet de loi d’accélération des énergies renouvelables sorti du Sénat est en cours d’examen à l’Assemblée nationale. Dans ce texte, « les projets d’installations de production d’énergie renouvelable sont réputés répondre à une raison impérative d’intérêt public majeur » afin de faciliter leur autorisation. Il y a un titre entier dédié à des mesures pour accélérer le développement de l’énergie solaire thermique et photovoltaïque, dont l’obligation de solariser les parkings de plus de 80 places. Selon les besoins énergétiques à proximité des ombrières de parkings, celles-ci pourront produire calories et électrons solaires en circuit court, compétitifs et bas carbone. Espérons que le texte trouve une majorité à l’Assemblée nationale, en étant amélioré pour favoriser l’essor des énergies renouvelables et non dénaturé par de mauvais calculs politiques.
Au niveau européen, c’est aussi l’heure de l’urgence pour accélérer le déploiement des énergies renouvelables. A cause de la crise énergétique qui s’intensifie, la Commission européenne a proposé le 9 novembre dernier un nouveau règlement temporaire applicable 1 an – pour laisser le temps de faire aboutir la révision de la Directive sur les énergies renouvelables – qui instaure que « les installations de production d’énergie renouvelable seraient présumées relever d'un intérêt public supérieur ». Ce projet de règlement européen prévoit lui aussi des mesures spécifiques pour l’énergie solaire, qui « est une source d'électricité et de chauffage renouvelable à faible coût, qui peut être déployée rapidement et qui bénéficie directement aux citoyens et aux entreprises. » Ainsi, pour l'installation d'équipements d'énergie solaire jusqu’à 50 kW sur des bâtiments, la Commission propose un délai maximal d'un mois pour la procédure d'octroi de permis. L'introduction du principe dit du « silence positif de l’administration » dans les procédures d'octroi de permis concernées, vise à promouvoir et à accélérer le déploiement des installations de petite taille. Une fois que ce règlement aura été adopté, il aura un effet immédiat sur les règles nationales.
Ces décisions politiques européennes et nationales qui prescrivent l’accélération du développement des projets solaires, doivent maintenant infuser au niveau des décideurs locaux. Pousser par la nécessité d’agir et de déployer rapidement sur le terrain des solutions, ils pourront concrétiser leurs projets de production de chaleur solaire avec le soutien du fonds chaleur de l’ADEME et la mobilisation de la filière.
Richard Loyen, délégué général Enerplan