Les Etats réunis à la COP28 à Dubaï ont récemment approuvé une feuille de route climatique qui invite l’humanité à « s'éloigner des combustibles fossiles » pour limiter le réchauffement à 1,5°C. Les tenants du verre à moitié plein diront que cette référence aux fossiles dans le texte final est une première pour une conférence de l’ONU sur le climat. Ceux du verre à moitié vide diront que l’accord n’a pas retenu l’appel en faveur d’une «sortie progressive des combustibles fossiles». Les pragmatiques y verront un engagement mondial qui doit dorénavant s’appliquer concrètement au niveau local, à l’échelle de chaque continent, pays, territoire, où il convient d’agir pour s'éloigner des combustibles fossiles afin d’en sortir le plus vite possible ! Cet accord global prévoit l’accélération des énergies renouvelables dont la capacité devrait tripler d’ici 2030, tout en doublant l'efficacité énergétique. Concernant la production de chaleur, il est nécessaire de substituer à chaque fois que faire se peut des calories fossiles par des calories renouvelables. C’est ce pragmatisme volontaire qui doit souffler sur les COP régionales, qui ont débuté en France. C’est aux décideurs régionaux et locaux d’engager la substitution de la chaleur fossile par de la chaleur renouvelable, avec le soutien de l’ADEME via le fonds chaleur. Dans chaque région, la chaleur solaire saura faire équipe avec de la géothermie, des pompes à chaleur, du bois énergie, du biogaz et même de la chaleur fatale, afin de décarboner nos territoires sur le poste majeur de la fourniture de chaleur et de froid.
Alors que 2023 se termine, il faut revenir sur le coût du bouclier tarifaire énergétique, que le gouvernement évaluait l’an dernier à 110 milliards d’€ entre 2021 et 2023. Si nous soutenons l’objectif de protection des ménages, des collectivités et entreprises offert par ce bouclier, nous constatons que cela représente plus d’un siècle d’engagements du fonds chaleur dépensé en 3 ans. Aussi, enseignés des dernières années de crise énergétique, investissons massivement dans le fonds chaleur qui génère des économies structurelles d’euros et de carbone, avec la loi de finances 2024 et les prochaines ! Investir dans le fonds chaleur, c’est sagesse pour les finances publiques et le climat.
2024 arrive, une année d’optimisme pour le secteur de la chaleur solaire. Pour commencer, la fluidité de l’instruction des dossiers de subvention par l’ADEME grâce à une simplification des dossiers fonds chaleur. Pour suivre, une approche revisitée pour examiner la ressource en EnR optimale des sites à équiper, c’est-à-dire, la récupération de calories, le solaire et la géothermie avant d’envisager la combustion de biomasse. Pour conclure, la co-écriture avec l’Ademe et le Ministère de la Transition écologique d’un plan national pour la chaleur solaire, à l’instar de ce qui a été commis pour la géothermie en 2023. Ce plan national pour la chaleur solaire sera l’occasion d’aligner des ambitions écologiques, énergétiques et industrielles avec la mobilisation de toute une filière en lien avec les autres sources EnR. RdV aux prochains Etats généraux de la chaleur solaire, à Marseille en juin 2024, pour faire le point sur ce plan national pour le solaire thermique.
De bonnes fêtes de fin d’année à toutes et tous, au plaisir de se retrouver en janvier prochain pour œuvrer ensemble à l’essor de la valorisation de la chaleur solaire.
Richard Loyen
Délégué Général - Chargé des relations avec les collectivités et de la chaleur solaire