Après un début d’année sans budget, les parlementaires ont trouvé un chemin de crête pour s’accorder sur le projet de loi de finances 2025. Le pays va se remettre en mode fonctionnel « normal », le dispositif Ma Prime Rénov va être réactivé et le Fonds Chaleur va pouvoir soutenir de nouveaux projets. Dans une période de forte contrainte budgétaire, apprécions que le Fonds Chaleur ait été maintenu au même niveau qu’en 2024, à hauteur de 800 M€. Cela va permettre de maintenir la dynamique de déploiement de la chaleur renouvelable dans les territoires, avec des acteurs incités par l’ADEME à mobiliser plus d’énergie solaire pour leurs projets en vue d’optimiser le recours à la biomasse.
Ainsi, des projets comme celui de Salon-de-Provence dont la première pierre a été posée ce 31 janvier vont pouvoir se multiplier. La nouvelle chaufferie du futur réseau de chaleur étendu va combiner une chaudière à plaquettes forestières de 7,8 MW, une pompe à chaleur de récupération sur les fumées de 2,2 MW et 1,4 MW de solaire thermique au sol (2000 m² de panneaux sur 3400 m² de foncier) pour maximiser la fourniture de chaleur renouvelable aux Salonais. Objectif : couvrir plus de 75 % des besoins, afin de minimiser le recours au gaz fossile. La mise en service de la chaufferie multi-EnR des Broquetiers par Salon-de-Provence Energie Verte, est prévue en fin d’année. Eviter de la combustion grâce à l’ensoleillement provençal généreux est sagesse. Cet exemple incarne la philosophie d’EnR Choix de l’ADEME pour le Fonds Chaleur, un mix de solutions où le solaire a sa pertinence. Vivement l’inauguration, pour inspirer la multiplication de tels projets partout en France.
Ce 24 février 2025, cela fera trois ans que l'invasion militaire de l'Ukraine par la Russie a déferlé. Trois ans de guerre qui ont remodelé l’approvisionnement en gaz de l’Europe. L’effort des Ukrainiens est immense. Je rends hommage à leur courage et espère qu’un armistice n’attendra pas une année de plus. Si nous pouvons les soutenir par la pensée, agir ici pour la transition énergétique est utile pour affaiblir Poutine. La nouvelle donne géopolitique de l’énergie nous invite à produire beaucoup plus de chaleur renouvelable pour substituer du gaz fossile importé. Si le plan #REPowerEU, adopté en mai 2022 par l’Union européenne pour mettre fin à notre dépendance à l'égard des combustibles fossiles russes, a bien stimulé la production d’électricité renouvelable, l’action doit croître pour la production de chaleur renouvelable. Elle est essentielle pour gagner des parts d’indépendance énergétique en Europe. La chaleur solaire est bien positionnée pour contribuer à ce défi, avec des installations rapidement déployables, performantes et durables, et des technologies fabriquées sur le continent européen. Je fais mien l’appel d’Hugues Defréville à son retour d’une réunion du Conseil d’Administration de Solar Heat Europe à Bruxelles il y a quelques jours : « Européens, agissons ensemble de manière forte et concrète pour protéger notre industrie sans sacrifier nos principes, notre planète et l’avenir de nos enfants ».
Pour conclure, je salue l’ambition partagée pour l’essor de la chaleur solaire en France à hauteur de 6 TWh en 2030. Les ateliers de travail pour l’élaboration du plan national dédié s’enchaînent depuis le début de l’année avec les parties prenantes, pour identifier et prioriser les actions qui doivent permettre le changement d’échelle du marché. Les travaux avancent dans une saine intelligence collective. Prochaine étape le 2 avril au siège de l’ADEME à Paris, pour un premier rendu intermédiaire global qui sera discuté et bonifié.
Je vous donne rendez-vous aux Etats Généraux de la Chaleur Solaire 2025, le 18 juin à Bordeaux, pour découvrir ce plan et devenir les actrices et acteurs de sa mise en œuvre.
Richard Loyen, Délégué Général
Chargé des relations avec les collectivités et de la chaleur solaire