A Canjuers, l’inspirante décarbonation solaire de la base militaire

Canjuers, dans le Var. Le plan de décarbonation du plus grand camp militaire d’Europe avance au pas de charge, et c’est grâce à l’énergie solaire. Le 13 mai dernier, le ministère des Armées et Dalkia ont annoncé la signature d’un contrat de performance énergétique visant, d’ici 2027, une réduction de 90% des émissions de gaz à effet de serre et de 43 % des consommations d’énergie.

A la clé, la sortie du fioul et une combinaison gagnante pour le climat : meilleure efficacité énergétique des bâtiments et de nouvelles sources de chaleur renouvelable, en particulier une grande installation solaire thermique avec du stockage intersaisonnier. Concrètement, la couverture d’un terrain de panneaux solaires thermiques pour une puissance de plus de 2,2 MW, en association avec du stockage thermique en fosse, permettra de limiter le recours à la chaufferie bois de 2 MW. 17 pompes à chaleur vont également être installées. Le projet optimise les ressources locales de chaleur renouvelable, avec une contribution solaire significative, pour alimenter un réseau de chaleur étendu qui desservira des bâtiments rénovés. Au total, 153 000 m2 à chauffer dans 357 bâtiments, , avec également de forts besoins d’eau chaude sanitaire pour les 2 500 résidents permanents du site et les 10 000 hôtes qui viennent s’y entraîner chaque année.

Le projet de Canjuers est un condensé de la vision portée par le club de la chaleur renouvelable en France. Il démontre que sortir de l’énergie fossile en mobilisant des solutions EnR complémentaires, c’est possible à l’échelle de la petite ville qu’est cette enclave militaire. Qui plus est, le montage est intéressant, puisque c’est un opérateur privé qui orchestre l’installation, l’exploitation et la maintenance des solutions EnR, et finance l’investissement. Tout au long du contrat, l’opérateur devra veiller à optimiser les performances énergétiques et environnementales du camp. Et comme le solaire thermique ne nécessite aucune combustion, avec une ressource abondante et gratuite qui tombe naturellement du ciel, on peut parier que le pilotage va favoriser le recours aux calories solaires.

C’est de la « décarbonation multi EnR clé en main », adossée à un contrat de long terme. Ce qui est réalisable pour un camp militaire, l’est aussi pour un quartier ou un bâtiment. Espérons que ce projet exemplaire en inspire beaucoup d'autres, pour décarboner nos territoires. Multiplions les contrats de performance énergétique qui embarquent de la production de chaleur solaire.

Enfin pour conclure, je vous rappelle que les Etats généraux de la chaleur solaire se dérouleront le 25 juin prochain à Marseille. Comme à Canjuers, les acteurs de la chaleur renouvelable et des territoires y seront mobilisés, pour ensemble faire avancer plus vite la décarbonation solaire. Au plaisir de vous y retrouver, pour partager nos propositions pour le plan national.

Richard Loyen, Délégué Général
Chargé des relations avec les collectivités et de la chaleur solaire

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